lundi 2 janvier 2017

Les Suprêmes, de Edward Kelsey Moore





Titre : Les Suprêmes
Auteur : Edward Kelsey Moore
Editeur : Actes Sud - collection Babel

Prix : 9€70
Parution : mai 2015


4ème de couverture :

Elles se sont rencontrées à la fin des années 1960 et ne se sont plus quittées : tout le monde les appelle «les Suprêmes», en référence au célèbre groupe de chanteuses des seventies. L'intrépide Odette converse avec les fantômes et soigne son cancer à la marijuana sur les conseils avisés de sa défunte mère, tandis que la sage Clarice endure les frasques de son volage époux pour gagner sa part de ciel.Toutes deux ont pris sous leur aile Barbara Jean, éternelle bombe sexuelle que l'existence n'a cessé de meurtrir. Complices dans le bonheur comme dans l'adversité, ces trois irrésistibles quinquas afro-américaines se retrouvent tous les dimanches dans l'un des restaurants de leur petite ville de l'Indiana : entre commérages et confidences, rire et larmes, elles se gavent de poulet frit en élaborant leurs stratégies de survie.
Invitation à une lecture aussi décalée que féconde de la problématique raciale aux Etats-Unis, ce formidable roman de l'amitié et de la résilience s'affirme comme une exemplaire défense et illustration de l'humanisme conçu comme la plus réjouissante des insurrections.


Première phrase :

" Je me réveillai en nage ce matin là."


Ce que j'en pense :


    Je suis tombé sur ce livre en me promenant au hasard dans la Fnac, et j'en suis ravie. Comme quoi, cela vaut le coup de se promener au hasard dans les librairies. C'est un vrai coup de coeur. J'ai été accrochée aux pages jusqu'à la toute dernière, et pendant plusieurs jours après ma lecture, j'ai continué de penser aux personnages qui m'ont profondément marquée et presque bouleversée. 

     Odette est la narratrice, la plupart des chapitres se font de son point de vue, à la première personne. Ce qui a fait que je me suis particulièrement attachée à elle. C'est une femme noire, pleine de vie, de force de caractère ; elle ne se laisse jamais marcher sur les pieds, et j'adore cela. J'aime les personnages féminins qui n'ont pas froid aux yeux et qui affirment toujours ce qu'elles pensent. J'ai adoré suivre son quotidien de femme de 50 ans, ainsi que les retours sur sa jeunesse qui sont empreints de nostalgie, d'humour et de sentiments

     Clarice est la coincée du groupe. Mais, étonnement, c'est grâce à l'éducation stricte et sévère qu'elle a reçu qu'elle permet au groupe de tenir debout, de supporter différentes épreuves. C'est un peu le rocher du trio. Une constance qui arrive toujours à garder la face et qui aide les autres à faire de même. J'ai beaucoup aimé son développement personnages que l'on voit grandir tout au long du roman. 

     Enfin, Barbara Jean est la plus inattendue. Elle a le passé le plus rocailleux. C'est celle qui avait peu de chance d'avenir, mais qui a réussi à très bien s'en sortir, au détriment de quelque épanouissement personnel et émotionnel. 

     L'histoire vous emportera à coup sur, grâce à l'écriture fluide, ravissante et intrigante de l'auteur, mais aussi au travers de l'attachement inévitable pour cette communauté noire d'une Amérique qui se remet doucement de ces erreurs, et qui subit souvent des retours en arrière. Ce livre aborde la question du quotidien des noirs américains sans s'intéresser totalement ni au racisme, ni aux violences, ni aux discriminations, mais à leurs vies en tant que personne aux crises et joies. Bien sûr, les questions que j'ai cité sont adressées, car il est impossible de les oublier, mais elles n'occupent pas l'essentiel du roman. 

    Un roman que je recommande à tout les adeptes des personnages profonds, à ceux qui aiment assister à leurs joies et désespoirs sur fond d'une intrigue pas si extraordinaire, mais qui le devient grâce à ses acteurs. 


Ma note : 10/10

Lizie


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